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Ecosophie 17
17 juillet 2019

Interview exclusive d’Ecosophie17, de Fabien Robert, 1er adjoint à la mairie de Bordeaux sur la gestion du patrimoine végétal.

François de Rugy, Le ministre de la transition écologique a démissionné et il est de suite remplacé par Elisabeth Borne! Comme Nicolas Hulot il y a moins d’un an, mais pour de toutes autres raisons. Il ne s’agit pas d’avoir un poste et d’en profiter, encore faut-il être efficace. Ce sont des élus, c’est à dire qu’à l’origine ce sont nos représentants ! Et en ce qui concerne l’écologie, il y a de quoi faire ! Face à des citoyens concernés, informés et qui expriment leur choix de vie pour des ville plus vertes et, des campagnes plus saines.

C‘est un phénomène collectif que l’on voit apparaitre couramment lorsqu’il y a un souci dans une ville : tout le monde y va de son commentaire et de ses idées… Mais nous ne sommes pas des spécialistes de toutes les questions et très souvent nous n’avons pas les tenants et les aboutissants..

Certes nous ne sommes pas non plus des imbéciles et nous pouvons avoir un point de vue d’adultes et de bon sens. Aussi quand je me pose des questions j’aime bien aller en discuter avec celui qui sait et qui fait, et lui demander le pourquoi du comment. et après j’ai un avis plus raisonné, un point de vue plus réaliste.

L’actualité de bordeaux en ce moment ce sont les coupes des arbres… Il fait chaud et on apprécie tous l’ombre des arbres. Mais alors pourquoi on en coupe autant !? Où est-ce juste l’amplification donnée par les réseaux sociaux qui donne cette impression…

En blogueur curieux j’ai donc posé la question à un élu.. Fabien Robert, 1er adjoint à la mairie de Bordeaux, et qui a eu la gentillesse d’accepter une interview d’un vieux blogueur ronchon… Propos recueillies par téléphone le 15 juillet 2019.

Unknown

Fabien Robert. « On ne coupe jamais un arbre par plaisir, dans 80% des cas ce sont pour des raisons de sécurité et dans 20% pour des raisons d’aménagement tel que des travaux liées au tram ou pour des bassins de rétention au vu d ‘échapper ou au moins diminuer les inondations en ville »

Nicolas. Des arbres au jardin public ont été coupé et suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Et une fois coupé on a pu constaté que l’intérieur était sain !

 FR. «A la mairie nous sommes entourés d’experts qui donnent des avis, ce n’est pas parce qu’une souche semble saine qu’on aurait jamais eu de problème avec cet arbre, la gestion du patrimoine végétal est complexe et se gère sur le long terme. Quand on coupe un grand arbre on replante des petits, car ce sont les petits qui vont s’adapter et être plus résistant dans l’avenir »

 Il faut être vigilant à propos des réseaux sociaux, des fausses bonnes idées, des raccourcis et de la facilité.

FR. « Ne pas oublier que dans les parcs publics, nous sommes responsables des arbres. Au lieu de couper, on isole l’arbre quand c’est possible. Cela dépend du parc. Quand on a de la place on peut délimiter un périmètre de sécurité, et laisser l’arbre en paix. Pour le parc bordelais il y a des chênes très vieux. C’est au cas par cas, ce n’est jamais la priorité de couper. On plante 1000 arbres par an contre 300 coupes ».

 Les réseaux sociaux se font le relais des coupes mais rarement des plantations

 N. « Pouvez me parler du plan Canopée, Mr Fabien Robert ? »

FR. « Il ne faut pas oublier que les aménagements des villes se font en fonction du contexte sociale et économique. Ce contexte et les modes étaient différents il y a 50 ou 25 ans. Aujourd’hui on cherche à s’améliorer en fonction de l’urgence climatique. Comme pour la place Pey-Berland qu’on va repenser face à des éléments nouveaux tel que la hausse des températures. C’est pourquoi nous avons repris contact avec l’architecte qui a conçu cette place, pour améliorer l’existant en fonction de ce qui a été fait. »

 Il ne s’agit pas d’avoir une idée, aussi faut-il que d’un point de vue technique elle soit applicable. J’ai évoqué avec Fabien Robert les toits verts qui font descendre la température de paris en plein été. Mais si l’idée est bonne, elle n‘est pas transposable dans une ville comme Bordeaux, aux toits en tuiles et en pentes.

Place-Pey-Berland-vue

 FR. « Revenons au plan canapé, ce plan vas s’articuler sur 3 axes :

Planter 3000 arbres par an, contre 1000 actuellement, dont 1/3 se fera dans la ville. Ne pas oublier qu’on ne plante pas où l’on veut ! Le sol de bordeaux, comme toutes les grandes villes, est un gruyère avec des canalisations en tout genre. De plus, par exemple place St pierre, on ne pourrait pas planter d’arbres devant la cathédrale. Il ne faut pas cacher ce qui fait la richesse de notre ville.

On prévoit des plantations au parc des angéliques, à Niel, mais aussi 5600 arbres sur le nouveau quartier Euratlantique.

Le plan Canopée c’est aussi la lutte contre les ilots de chaleur. Ce qui vas être fait place Pey-Berland est dans un premier temps symbolique. On prévois 40 arbres en pot et des espaces d’ombres par des ombrières. Il faudra ensuite des années pour une transformation plus structurelle et pérenne.

Et enfin, le plan Canopée c’est discuter, parler et échanger, pour que chacun puisse s’exprimer, et proposer des choix. c’est pour cela que nous allons créer le Comité de l’arbre. Ce comité sera constitué d’associations, d’élus, d’experts, chercheurs et d’habitants. Une mixité, qui donnera des avis et effectuera un suivi des dossiers, des actions à corriger ou à revoir.

 Il ne s’agit pas de planter des forêts partout ! D’ailleurs bordeaux à l’une des plus grandes forêts urbaines avec la place des Quinconces. Bordeaux est une ville qui bénéficie d’un climat océanique, mais il est prévue qu’en 2040 on est les mêmes températures qu’à Séville.

 Je vais me rendre dans les prochains jours au jardin d’Ars, pour discuter avec la population locale et échanger, car il va falloir couper des arbres, couper ET remplacer. »

Discuter et écouter, il est vrai que la mairie de bordeaux a toujours agit de la sorte. J’ai moi-même collaboré pendant 3 ans avec ma mairie de quartier, de Bordeaux Sud. ça ne va pas toujours aussi vite que j’aimerais, on ne fait pas toujours ce qui parait logique de l’extérieur, mais cela a au moins le mérite d’être démocratique.

 Lors de cette interview j’ai eu le sentiment d’un homme qui mets tout en œuvre pour embellir sa ville avec toutes les contraintes techniques et les responsabilités liées à sa fonction et des autres élus. Il est méfiant des réseaux sociaux ou les insultes sont faciles et les informations quelques fois déformées.

La mairie a au moins le mérite de mettre en place un plan structuré, une volonté de planter des arbres, et de végétaliser partout où cela sera possible et beaucoup plus qu’avant.

Moi le premier, je vois ce qu’on coupe, parce que cela me dérange, je ne vois pas ce qui est planté, je vois les points de vue sur les réseaux sociaux, je ne vois pas toujours les raisons formelles. Cela dit, il est important de continuer à exprimer son mécontentement malgré tout, car c’est aussi peut être toutes ces manifestions des bordelais, associations ou simples citoyens qui à force d’interpeler les élus ont amené au plan Canopée.

 Je salue cette volonté de mettre en œuvre un plan audacieux sur le long terme. Toujours critiquer n’est pas constructif… je reste curieux de voir le déroulement de ce plan

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